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Walter Benjamin (1892-1940)/ Daniel Bensaïd (1946-2010)



1. Quelques citations extraites de « Sens unique » de W. Benjamin (1928, traduction française par Jean Lacoste, 1978, nouvelle édition 1988, Ed. Maurice Nadeau) :

« L’efficacité littéraire, pour être notable, ne peut naître que d’un échange rigoureux entre l’action et l’écriture ; elle doit développer, dans les tracts, les brochures, les articles de journaux et les affiches, les formes modestes qui correspondent mieux à son influence dans les communautés actives que le geste universel et prétentieux du livre. » (p. 139)

« Les œuvres achevées ont pour les grands hommes moins de poids que ces fragments sur lesquels leur travail dure toute la vie. » (p. 143).

« Tout indique que le livre sous cette forme traditionnelle approche de sa fin. » (p. 163).

« L’objectivité doit être toujours sacrifiée à l’esprit de parti si en vaut la peine la cause pour laquelle on se bat. » (p. 172).

  • 2. Bensaïd : Walter Benjamin Sentinelle messianique
à la gauche du possible (Plon, 1990)

Dans ce livre, Daniel Bensaïd propose une lecture de la pensée de Benjamin, qu'il résume en disant qu'il s'agit d'un messianisme politique, démocratique et libérateur.

Quelques citations glanées dans le texte de Bensaïd :

Prophétie entendue et répandue dans le peuple, le messianisme revendique la rédemption intramondaine de la tradition juive. Son attente n’est pas prostration, mais disponibilité sur le qui-vive, attente tendue à se rompre par la conviction qu’il n’y a pas en réalité « un seul instant qui n’ait avec lui sa chance révolutionnaire ». (p.202).

La politique n’est pas affaire d’État. Elle est la pensée stratégique du présent, la possibilité d’interrompre le cours du temps, de bifurquer vers des sentiers inexplorés, la disponibilité à voir surgir le Messie qu’on n’osait plus, sans se l’avouer, espérer. (p. 22).

Positivisme et religiosité sont étroitement liés par l’illusion des enchainements des avant et des après, des causes et des effets, selon un ordre imperturbable d’intelligibilité où faits et valeurs coïncident. Comme la marche lourde du progrès, le « cours des évènements » suppose le temps homogène et vide où, malgré l’abondance des faits rien, à proprement parler, ne se passe. (p. 72).

Comme la création, l’intelligence et la culture authentiques sont de l’ordre de l’événement, non du classement, de la compétition, de la classification. (p. 77).

« La croyance dans le progrès et l’idée de l’éternel retour sont complémentaires. Ce sont les antinomies insolubles face auxquelles il faut développer le concept dialectique de temps historique. » (p. 94). (W. Benjamin, Le livre des passages.)

La certitude de la mort ne rend pas le monde dérisoire, en regard de la singulière tragédie de chacun, mais seulement la tragédie de chacun dérisoire en regard des tumultes du monde. (p. 135).

Pour quiconque ne se résigne pas au despotisme de l’argent et de l’image, la seule posture possible serait une éthique de la résistance, dernier retranchement d’un individu qui ne peut plus se fier à aucun État, à aucun parti, ni croire que ses droits puissent s’épuiser dans un Droit.
(…) Le moment du négatif (…) sonne l’heure de regarder le monde en face, de traquer les relents de religiosité jusque dans la science et la politique. Mais jusqu’où peut tenir une résistance qui renoncerait à s’épanouir dans une libération ? Inventer du nouveau, non en faisant table rase du passé, mais en l’interrogeant autrement, patiemment, affectueusement, c’est le propre du concept messianique de l’histoire. (p. 203).

Pour la raison messianique, l’avenir n’est pas le lieu immobile d’une terre promise, mais l’horizon mouvant où s’actualisent les possibles. Son principe n’est pas l’espoir avachi d’une consolation, mais l’espérance aux aguets des peut-être. (p. 210).

L’utopie se conjuguait au futur, le messianisme s’énonce au présent. Elle présidait l’impossible. Il dit le nécessaire. Reste à faire en sorte que le nécessaire devienne possible. C’est la tâche de la politique. (p. 213).

La vérité est un rapport, non une chose. Son critère n’est pas la résignation empirique au verdict versatile des faits. Connaissance critique, la théorie appelle l’épreuve d’une pratique. Dans leur étreinte passionnée se glisse une vérité relative et néanmoins exigeante. Sans le secours d’aucun Dieu, d’aucune Science infaillible, sans le recours à un quelconque purgatoire, la politique engage une responsabilité pleinement autonome et comptable de ses actes. (p. 218).

Dès lors qu’il n’y a plus de commandement absolu (d’ordre divin ou scientifique) la question éthique exprime la part irréductible de la responsabilité individuelle. (p. 237).

Il est temps que le Messie intempestif de Benjamin se décide à réveiller Marx du cauchemar stalinien. La dernière sentinelle exténuée réveille toutes les autres. (p. 216).

En savoir plus sur Walter Benjamin : http://fr.wikipedia.org/wiki/Walter_Benjamin

Sur Daniel Bensaïd : http://fr.wikipedia.org/wiki/Daniel_Bensa%C3%AFd




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