Navigation

-> Accueil

A qui s'adresse ce site ?

Son auteur ?

La translaboration formative

Les concepts

Les auteurs

Les textes

Commentaires

Liens

Identification
Déjà membre : NomWiki
Mot de passe
Ou pas encore membre : S'enregistrer



Compte Rendus










Pierre Legendre


Dans « Le Point fixe » (Mille et une nuits, 2010), Pierre Legendre poursuit sa réflexion sur la civilisation occidentale et son origine judéo-romano-chrétienne. Il s'attache à en définir "le système d’interprétation, ou de référence", et se propose « d’objectiver les mythes, de dévoiler les croyances, d’analyser leurs traductions en règles sociales » (p.36). Son approche peut être qualifiée d’herméneutique ; il se réfère d’ailleurs à Aristote et à son traité « De l’interprétation » et se propose d’élaborer un « nouvel Organon » (instrument) pour « The Advancement of Learning », titres d’ouvrages de Francis Bacon (1605, 1620) cités par Legendre (p. 30).

Sa méthode consiste à « saisir la Société en tant que Texte, assemblage de discours » (p.36) afin d’y lire ce qu’il appelle la logique dogmatique ou l’ordre dogmatique.

Il décrit la structure ternaire de l’ordre dogmatique qui « institue la vie », régit l’ordre social et la « Fabrique de l’homme occidental» (Mille et une nuits, 1996) :

- le scénario mythique, objet de la croyance (déraison, hors-temps mythique),

- les règles sociales, les préceptes du vivre (raison, temps historique),

- le tiers terme qui assure la médiation entre le registre du croire et les règles sociales, fonction de pouvoir assuré par le Pontife, le Prince, puis l’État.

« Je vais donc attirer votre attention sur l’entrée du sujet dans le questionnement à travers sa double expérience de la ternarité : l’expérience spéculaire et l’expérience de la parole, expériences indissociables l’une de l’autre, mais que nous pouvons distinguer pour l’analyse théorique. (…)
La découverte de l’altérité à travers sa propre image, ouvre l’animal parlant à l’infini de la fiction et de ce que nous appelons avec tant de justesse la réflexion, à l’inouï de l’interlocution avec soi …».

Considérons maintenant l’expérience de la parole (…)
C’est par le signe linguistique, par les mots, que le sujet construit son lien avec le monde, plus exactement avec l’altérité du monde. Cela signifie l’interlocution, non plus avec soi, mais avec l’objet-monde » (p. 107-108).

« La langue est la première des institutions. A partir de là, il est possible de généraliser la problématique du tiers, en introduisant la dimension institutionnelle, l’idée d’une place ou fonction de pouvoir – un pouvoir qui institue la différenciation au cœur des montages de la culture. Ces montages sont les assemblages de discours qui composent, in fine, le Texte que nous appelons société, civilisation ou culture. Parler d’assemblage de discours, évoquer la notion de Texte, mobiliser ainsi l’ordre langagier, c’est poser que le langage est normatif, que la loi du langage, la carte forcée, nous gouverne.» (p.111).


« Par logique structurale, j’entends l’architecture ternaire de la Raison, dont l’effet primordial est la construction de l’identité – identité du sujet et de la civilisation.
Identité, c’est à dire identifier et s’identifier. (…) un enfant s’identifie à son père et à sa mère ; l’acteur s’identifie au personnage de son rôle, etc. Quand à « identifier », c’est distinguer les objets du monde ou les personnes par les noms qui les désignent. (…)
S’identifier et identifier : en toute hypothèse, la question de l’altérité est présente ou sous-jacente. Ainsi, l’identité est une relation. Enracinée dans la vie de la représentation sue et insue du sujet, elle est la condition de la communication inter-humaine et du rapport à soi et au monde"(p. 135).


Le système de référence qui régit une profession peut être considéré comme un sous-ensemble du système de Référence qu’étudie Legendre. Il est constitué d’un ensemble de règles, d’obligations, d’injonctions, d’interdits (une dogmatique) qui composent un assemblage de discours, lequel, du fait de l’entrappartenance du sujet et de la culture, traverse, structure, soutient la construction des sujets (professionnels), de leur identité et de leur cadre de référence (au sens de Mezirow : catégories de pensée, schèmes, croyances…).

A l’époque moderne, le nouveau scénario, le nouveau mythe (qui commence à s’user, à s’affaiblir), c’est l’idéologie du progrès et la croyance dans le salut par la croissance indéfinie, mais aussi celle de l’égalité des chances et de la « seconde chance » ; les règles sociales sont celles de l’obligation du travail (plus pour gagner plus) et de l’injonction à consommer (injonction d’ailleurs paradoxale pour ceux qui n’ont rien ou si peu), mais aussi de l’injonction à se former, à développer ses compétences afin de rester employable et productif ; la médiation du pouvoir politique : les politiques de l’emploi et de la formation, relayées par les conseillers professionnels, les formateurs et les travailleurs sociaux, agents de l’insertion et de l’activation (RSA), de la professionnalisation … (?)

Une courte présentation de Pierre Legendre et sa bibliographie :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Legendre_%28juriste%29








Ajouter un commentaire à cette page: