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Repenser la formation


Extrait de : L'injonction à se former tout au long de la vie et la construction des identités/altérités sociales - Colloque Altérité et société organisé par l’Association Internationale de Sociologie de Langue Française - (Athènes – mai 2003)


Notre réflexion repose sur un modèle dialectique et multi-dimensionnel du processus de formation, qui vise à rendre compte de la complexité de ce que nous nommons le travail de la formation. Nous en distinguons notamment trois dimensions :

- la formation comme travail productif : production de la capacité de travail, de la qualification, et plus largement, si l'on sort du champ strictement économique, développement des capacités et des potentialités humaines (capacité à agir, à parler, à penser...),

- la formation comme travail idéologique
, contribuant à transmettre les savoirs constitués, les valeurs et les normes d'une société donnée (Durkheim), "l'arbitraire culturel"(Bourdieu),

- enfin, la formation considérée comme un travail que l'on pourrait nommer "politique" ou de contrôle social, comme technologie de pouvoir contribuant à reproduire les rapports sociaux par la discipline (Foucault), le "dressage" corporel et mental, l'incorporation des institutions.

De plus, dans chacune de ces dimensions, une contradiction se développe :

- entre le travail aliéné (aliénant) et la réalisation de soi par (dans) le travail (qui reste l'un des principaux lieux de socialisation, de construction et de reconnaissance des identités/altérités sociales), et plus largement le développement, la construction de ses capacités à l'occasion de (par) toute pratique sociale et/ ou culturelle,

- entre la transmission du discours idéologique dominant et la construction de connaissances, c'est à dire aussi la formulation d'une pensée et l'énonciation d'une parole vraie, singulière,

- entre la soumission aux formes sociales instituées et l'émancipation, ou du moins la résistance au pouvoir des formes, des forces et des idées dominantes ,


En effet dans la praxis formative une résistance à l'aliénation et à la reproduction existe et la lutte des forces instituantes est permanente, même si c'est de façon peu spectaculaire ou même clandestine.
Cette possibilité d'envisager un parcours de formation qui ne serait pas seulement un facteur de reproduction sociale, mais dans certaines conditions, ouvrirait des possibilités d'émancipation pour les individus et de transformation sociale, ouvre un débat qui nous conduit à sortir d'une posture de stricte neutralité scientifique . Lorsque l'objet de notre travail de chercheur est traversé par des enjeux sociaux et politiques, comme c'est le cas pour la formation des adultes, aujourd'hui plus que jamais, nous considérons devoir nous situer comme citoyen, dans la tradition des penseurs de l'Ecole de Francfort ou dans la lignée de P. Freire et de P. Bourdieu. Ce courant de recherche critique est d'ailleurs en train de retrouver un nouveau dynamisme à l'échelle internationale, en particulier autour des notions d'éducation transformatrice (transformative education en anglais)et de transformative learning, que je traduis par "translaboration".

Pour aller plus loin : La translaboration formative et dans la rubrique "les auteurs : Bensa

Sur ces notions, voir aussi dans la rubrique Les concepts : reproduction et travail
et les sites <http://implexus.ning.com>
et www.transformativelearningtheory.com


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