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  • Amartya SEN





Sen économiste du développement et des inégalités est aussi connu pour ses travaux de philosophie de la justice, visant à renouer le dialogue entre l’économie et la philosophie morale et politique. Ses travaux portent une critique des conceptions néo-classiques et utilitaristes de l’économie du bien être.

Dans son texte « La liberté individuelle : une responsabilité sociale (in « l’économie est une science morale » La Découverte, 2003), il aborde notamment les implications éthiques du raisonnement économique.

Liberté négative et liberté positive

Il reprend la distinction entre liberté négative et liberté positive : la première définit la liberté comme absence de contraintes (absence d’entraves ou d’obligations indues, mises par autrui ou par les institutions à la liberté individuelle). La liberté positive « représente tout ce qu’une personne, toutes choses prises en compte, est capable ou incapable d’accomplir » (op. cit. p. 48). Pour Sen, une définition adéquate de la liberté devra inclure à la fois la conception positive de la liberté et sa conception négative. Et ces deux formes de liberté sont de la responsabilité de la société. « L’organisation sociale a pour tâche majeure de reconnaître les conflits d’intérêt et ensuite de leur trouver une solution équitable, en pourvoyant à de plus justes distributions de libertés individuelles »(p. 74).

Il donne l’exemple de la disparité de conditions entre les hommes et les femmes dans l’Inde rurale et de l’inégalité des sexes qui en résulte : « les femmes sont objectivement moins libres d’agir que ne le sont les hommes (p. 59). Et celui de l’analphabétisme qui « représente aussi un manque de liberté – non seulement un manque de la liberté de lire, mais aussi la suppression de toutes les autres libertés qui dépendent de la communication écrite » (p. 61). Ce dernier exemple illustre bien la notion de liberté positive : si je suis analphabète, personne ne m’empêche de lire, mais je n’en ai pas la possibilité du fait que je n’ai pas appris à le faire.

La notion de capabilité

Cela illustre aussi un autre concept essentiel de la pensée de Sen, celui de « capabilité » (ou capacité effective à agir) qui est liée à la fois à des caractéristiques de la personne concernée, mais aussi à l’organisation sociale, qui n’a pas permis à cette personne d’aller à l’école et d’apprendre à lire. Sen affirme que le choix de l’organisation sociale doit être fait en fonction de sa capacité à promouvoir les capabilités humaines » (p. 65). Cela conduit notamment à considérer la pauvreté, non seulement en terme de faiblesse des revenus, manque de ressources, mais aussi en tant que liberté insuffisante de mener une vie convenable (un manque de capabilité) » (p. 66). Si l’on regarde la liberté de vivre en bonne santé une vie longue et riche de contenu, les inégalités sont très fortes, y compris dans les pays riches comme les Etats-Unis, du fait « des limitations que comporte le mécanisme du marché quant à sa capacité à distribuer les soins de santé et l’éducation » (p. 68).

Intérêt personnel et justice sociale

"S’il est vrai que les individus (…) promeuvent seulement leurs intérêts personnels étroits, alors la poursuite de la justice sera entravée à chaque pas par l’opposition de ceux qui ont quelque chose à perdre à tout changement proposé. Si par ailleurs les individus ont, en tant que personnes sociales, des valeurs et des objectifs plus larges, y compris la sympathie et un engagement à l’égard des normes éthiques, alors il n’est pas inévitable que la promotion de la justice sociale soit, à chaque pas en avant, confrontée à une opposition acharnée".

"Nombreuse sont les théories économiques et sociales contemporaines où les êtres humains sont considérés comme de stricts maximisateurs d’un intérêt personnel étroitement défini. (…) Ce modèle d’êtres humains est non seulement déprimant et effrayant, mais il y a aussi très peu de données qui nous prouvent que ce soit là une bonne représentation de la réalité. (…) En effet, au nombre des choses qui semblent capables d’ébranler les hommes (…) il y a le souci des autres et le respect pour des idées ». (…) Si les nouvelles de la famine, publiées dans les journaux, provoquent l’indignation et exercent une pression sur le gouvernement, c’est précisément parce que les hommes ne sont pas indifférents à ce qui arrive aux autres" (p. 74-75).







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