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La translaboration formative

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La translaboration formative


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D’après le Larousse (www.larousse.fr/encyclopedie), translaboration est un synonyme de perlaboration, terme utilisé en psychanalyse pour traduire le mot allemand Durcharbeitung (en anglais working through). Les kleiniens ont introduit quelques différences dans cette notion qui ne sont pas reconnues en France et que Victor Smirnoff avait traduit par « translaboration », dont voici une définition : Translaboration spécifie une élaboration psychique hors cure, dans le cours de l'évolution d'un sujet, puisqu'il existe des processus permettant de résoudre et de dépasser spontanément certaines positions affectives de l'enfance par un remaniement de ces affects et relations objectales, réduisant ainsi le clivage intrapsychique en fonction d'éléments internes comme externes et favorisant l'intégration du moi. Ceci est donc lié au potentiel évolutif d'un sujet. (J. Bernat, www.psychanalyse.lu/articles)
Dans les travaux psychanalytiques, il s’agit d’une translaboration que l’on pourrait qualifier de psychoaffective.

Je propose donc d’utiliser le terme de translaboration formative pour désigner le dépassement de positions cognitives, la transformation des représentations, points de vue, cadres de références, visions du monde qui se produisent tout au long de la vie et sont constitutifs des changements dans le rapport au monde, aux autres et à soi-même que J. Mezirow nomme transformative learning, expression difficilement traduisible en français.
(La traduction par « apprentissage transformateur » sonne assez mal : dans notre langue un transformateur est un appareil électrique et l’apprentissage évoque l’apprenticeship - le dispositif institutionnel de l’apprentissage, modalité de formation professionnelle initiale longtemps réservée aux métiers peu qualifiés de l’artisanat et du commerce – plutôt que le processus consistant à apprendre, en anglais learning. Les connotations de ces deux termes me semblent conduire à rejeter une traduction mot à mot).

Je remarque qu'en latin, il existe deux verbes qui se ressemblent :
labor (participe passé lapsus) qui signifie glisser, trébucher, tomber, et qui donne translabor
laboro (participe passé laboratum) : travailler, prendre de la peine

labor est aussi un nom commun signifiant: la peine qu'on se donne, le travail, la fatigue qu'il occasionne... avec un synonyme, plus rare : laboratio, sur la base duquel le français a construit collaboration, élaboration et... translaboration.

Translaboration formative, c'est donc une traduction possible de transformative learning, avec les ambiguïtés et les connotations que l'étymologie latine nous fournit : un travail, qui ne va pas sans une certaine peine, mais qui peut aussi se faire en douceur, en souplesse, en beauté, comme l'oiseau qui franchit l'obstacle d'un glissement d'aile, en prenant un peu d'altitude. Sans oublier ce qui nous vient de la psychanalyse pour nous rappeler que le cognitif (learning) ne va pas sans affectif, qu'il s'agit d'un travail (psychique) et du dépassement de résistances (Durcharbeitung), mais qu'il se fait hors de la cure, dans d'autres dispositifs, dans d'autres lieux où se joue aussi du transfert, de la sublimation, de l'identification (entre autres)...






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