Yves Schwartz : Expérience et connaissance du travail

Yves Schwartz (1988, réédition en 2012). Expérience et connaissance du travail. Paris : Les Éditions Sociales.

Quels citations extraites de cet ouvrage :

« Il s’agit donc d’essayer de se cramponner au terrain même du travail, quelques indistinctes qu’en paraissent les limites : non pas le produit ni le moyen, mais l’acte même de faire.  »(p. 439).

« L’activité de travail s’est toujours plus ou moins posée comme un problème à résoudre, inextricablement ‘ergonomique’, technologique et social. » (p. 501).

« Toute notre thèse repose sur l’idée qu’il faut prendre au sérieux le travail comme expérience, expérience de l’humanité. » (p. 526).

« Dans le rapport maître-esclave, le dernier moment est celui de la ‘Bilden’ ou ‘Bildung’, que J. Hipolyte traduit par ‘culture (ou formation)’, dans la mesure où, commente-t-il, terme très général chez Hegel, il s’agit ici d’une formation de l’individu qui, en formant la chose se forme lui-même. »

 » Le travail est Bildung, formation, culture. » (p. 528).

« Toute activité renvoie au champ énigmatique de l’instrumentation d’un corps (…) à l’enracinement problématique du travail dans la vie. » (p. 531).

 » Tout procès de travail interfère avec le fait que les individus se forment à travers (…) une histoire et des processus toujours singuliers, au sens biologique, mais aussi social et symbolique. »

« Dans quelle mesure les ‘buts’ prescrits par l’autorité qui commande le travail sont-ils ou on compatibles avec ceux des individus et des collectifs qui, pour l’accomplir doivent s’instrumenter eux-mêmes ? » (p. 533).

« L’expérience des forces productives, quoique dominées par le capital, est ‘formatrice’ : c’est pour cela que les salariés se l’approprient partiellement, selon des modalités extrêmement diverses et contradictoires. » (p. 557).

« L’acte est pour L. Sève le premier concept de base d’une telle théorie de l’individu concret. (…) Par opposition aux simples ‘conduites’, l’acte prend une double dimension psychique et sociale. (…) La capacité est le complément dialectique de l’acte : elle est en effet la condition individuelle de l’effectuation de l’acte, mais inversement, l’immense majorité des capacités sont elles-mêmes produites ou développées dans l’individu par un ensemble d’actes qui en sont à leur tour la condition. (p. 586).

« La norme taylorienne homogénéise les temps de cycle, les décompose en gestes assez simples pour apparaître dénués de qualité. » (p. 594).

 » Qu’il y ait une expérience des forces productives est précisément le nœud du problème : il n’y a pas d’expérience si toute situation est reproduction à l’identique d’actes sans qualité. » (p. 597).

« On va à de graves mécomptes quand on se préoccupe d’enseigner les travailleurs sans travailler d’abord à formaliser ce qu’ils savent. » (p. 618).