Rencontre avec Isabelle P-B

Une belle rencontre : les textes d’Isabelle Parente-Butterlin, en particulier sa série « Minuscule », à lire sur son site : http://www.auxbordsdesmondes.fr/

Quelques phrases, tirées de Minuscle 34, pour en goûter la saveur :

« Les minuscules bonheurs sont suspendus entre le désespoir et l’absurde du monde. Ils oscillent, là, dans notre mémoire, dans les sourires que nous leur adressons, dans les gestes qui sont comme des caresses. Le temps n’empêchera pas qu’elle ait caressé ma joue, qu’il ait attendu avec moi la réponse, et que j’ai senti les échos et l’unisson, qu’il y ait eu cette phrase de Mozart au hautbois dans le Rex Tremendae, que le linge ait l’odeur du soleil quand on se couche.

Le monde sombre et nous entraîne dans le désespoir ; nous le savons tous, n’est-ce pas ?

Il faudra bien, dans le crépuscule qui nous attend, nous tenir dans l’équilibre improbable d’une corde tendue à rien, ne nous retenir à rien, que la verticalité de notre élan, et l’élan donné, dans le jardin, dans ce crépuscule d’été où nous attendions la délivrance de l’orage, dans cette nuit d’été où elle racontait autrefois, et il y avait l’odeur de son tablier de coton contre lequel, souvent, dans la journée, je venais interrompre et suspendre la course du jour. »