être des « cas » … parlés par d’autres ?

Il est stérile et dangereux de penser sa situation particulière sur un mode psychologique, d’aller chercher les réponses en soi, dans son cursus d’expériences personnelles, alors que bien souvent, nos régimes de vie, nos conditions sociales, nos ressentis ne sont que les manifestations localisées et particulières de processus et de phénomènes bien plus larges dans lesquels nous baignons sans vraiment nous en rendre compte. Il ne faut pas se condamner à la solitude péremptoire d’être des « cas ». (…)

Nous sommes les seuls à pouvoir analyser proprement les situations que nous traversons, à prendre des mesures d’action sur nos vies. Nous devons devenir nos propres prescripteurs. Nous ne pouvons plus abandonner nos choix et nos actes aux savants et aux experts, aux médecins, aux sociologues, aux économistes, aux ingénieurs, aux techniciens politiques qui s’improvisent en penseurs privilégiés de nos quotidiens et qui prétendent pouvoir comprendre à notre place. (…)

Nous ne sommes les propriétaires que de nos propres mots. Sans un langage qui soit le nôtre, nous sommes condamnés à être parlés par d’autres.

http://autographie.org/blog/2015/03/15/des-mesures-techniques-disolation-aux-strategies-politiques-du-contact-plaidoyer-pour-une-auto-graphie-sociale-2/