Ce qui nous touche…

« Ce qui nous touche » un très beau texte écrit à quatre mains par Isabelle Pariente-Butterlin et Valeto Garry sur le site d’Isabelle :

http://www.auxbordsdesmondes.fr/spip.php?article1946#forum5740

et aussi sur celui de Valeto Garry, Philosophical slug … ici à peine quelques traces :

« Ce qui nous touche J’ai connu un garçon ou peut-être était-ce une fille c’était quelqu’un quoi qu’il en soit je me souviens nos corps en miroir je me souviens les pas qui résonnent sur le bois des vacances je me souviens les mains qui se cherchent presque les mots qui s’écoutent je me souviens. (…)

J’ai connu quelqu’un quelle importance fille ou garçon qui cherchait l’âme au fond des corps.

Ce qui nous touche ? Repli. De moi repli, origami. Ce qui nous touche, approche, s’approche, ce qui nous touche ?, de moi origami, réponse négative, ce qui me touche me replie, je ne veux pas être dans la proximité, telle, je ne veux pas être : touché. (…)

Ce qui nous touche ? Attends. Laisse-moi un peu de temps pour revenir au monde. Laisse-moi revenir de la nuit intérieure, de l’hiver. Ce qui me touche me blesse….

 

 

 

 

Deux idées étrangement proches : l’individu et le paysage

« Aujourd’hui où l’échelle imposée devient mondiale, la vertu du paysage, face à cette ubiquité abstraite, est de relocaliser : non pas en repliant illusoirement dans un particularisme compensateur et pittoresque, mais en réinscrivant du Singulier. Si ce qui fait paysage est qu’il contient le tout du monde, mais sur un mode unique, ce local lui-même est global, en ne cessant de mettre en interaction et de faire communiquer. Et peu importe que le paysage soit fait alors de rues ou bien de vallons, de cités ou de forêts… »

François Jullien : Vivre de paysage ou l’impensé de la raison. Gallimard. 2014, p. 248

Je découvre ce passage alors que je viens d’écrire, en commentant Edgar Morin (2001) : « selon lui, l’humain se définit par trois notions complémentaires et inséparables, alors même qu’elles paraissent s’opposer : l’individu, la société et l’espèce humaine. Leur relation est « dialogique », en ce sens qu’elles se répondent : l’espèce est faite de tous les individus, mais, dans chaque individu, il y a tout ce qui fait l’espèce humaine…  » En ligne : http://www.translaboration.fr/wakka.php?wiki=TransformatioN

Je suis frappé de voir à quel point ces deux idées se répondent : « ce qui fait paysage est qu’il contient le tout du monde, mais sur un mode unique » ; ce qui fait un individu, un être humain, est qu’il contient tout ce qui fait l’humanité, mais sur un mode unique.