L’écriture de soi “en ligne” : une pratique automédiale (M. Jahjah)

J’ai récemment découvert, dans un dictionnaire qui vient de paraître (Christine Delory-Momberger, Vocabulaire des histoires de vie et de la recherche biographique, Érès, 2019), un concept opportun pour réfléchir à l’écriture dite “en ligne” : l’automédialité. À l’intersection des études autobiographiques et intermédiales, l’automédialité désigne le processus par lequel une personne travaille sur elle-même, développe un “souci de soi” (Pierre Hadot 1), en prise avec un ensemble de formes, de matériaux, de gestes matériels. Pour ses tenants, le rapport à soi est donc inséparable des ressources matérielles, techniques, expressives des supports d’écriture. [...]

Dans ces conditions, [...] quelle serait la plus-value du concept d’automédialité ?

Lire la suite

Guattari (avril 1992)

Dans une interview pour une revue allemande, Félix Guattari disait :

« C’est important pour moi d’affirmer par provocation – délibérée – le caractère de finitude du rapport aux médias actuels. Cela ne va pas durer toujours, on voit bien aujourd’hui, en France l’état de catastrophe des télévisions, et, demain de la presse écrite. Ça va aller mieux après ? Mais je n’en sais rien, tout peut mourir. Imaginez le paysage français avec la mort du Monde ou de Libération (…) Il est possible que les médias tombent au rang de banalisation du téléphone. Et que la fascination du média disparaisse, remplacé par d’autres pratiques télématiques, d’interactivité, avec banques de données,etc. Les médias continuerons d’exister, comme le téléphone, mais ne serons plus investis de la même façon. »

Qu’est-ce que l’écosophie ? Éditions Lignes IMEC, 2013. p. 165