Louis Staritzky Chronique d’une recherche-action

Se mettre en recherche c’est donc être en mesure de voir et sentir ce à quoi nous n’aurions pas nécessairement porté attention, soit parce que cette chose (expérience, collectif, situation) serait dans l’angle mort de nos réalités ou, au contraire, parce que nous la jugerions trop banale, ordinaire, quotidienne. Il s’agit donc à la fois d’être attentif et sensible aux expériences mineures, celles qui nous décalent de notre quotidien et, en même temps, à celles, tout à fait ordinaires, que nous ne cessons de croiser sans avoir pour autant l’habitude de les questionner, une manière de replacer le politique au centre de notre vie de tous les jours. Ces deux approches dessinent l’espace dense et multidimensionnel de nos situations de recherche, une écologie de l’attention qu’il nous faudra cultiver collectivement. Lire la suite

Penser à partir de soi, de ses émotions, pour se relier aux autres

Si nous esquissons les lieux interstitiels de notre champ d’action – tout en entretenant avec vigilance leur indéfinition -, c’est que nous écrivons les espaces liminaux de nos souhaits d’émancipation. Par ce geste, nous nous autorisons à partir, à quitter la trame serrée, éprouvée dans l’infra-ordinaire des pratiques de recherche institutionnalisées. Celles-là même que nous avons tant convoitées, apprises, intériorisées – précisément pour trouver une place, s’intégrer – mais jamais digérées. Ces pratiques qui nous éloignent de nous-mêmes et des mondes qu’elles prétendent appréhender. Ces pratiques ultra-normatives que nous pensions désirer faute de mieux, faute d’alternatives, faute d’allié.es, fautes de vécus collectifs différents. Nous devons faire le deuil de ces pratiques que nous ne désirons pas ; pour renouer avec la joie et la vitalité de l’enquête, offrir de l’air à nos existences et aux savoirs qu’elles nous permettent de fabriquer, à partir de nos vécus, nos émotions, nos corps. Revenir à nous-mêmes, aux autres et aux mondes (se remembrer – remember chez Haraway), quitter la prétention de l’objectivité et de la distance, pour penser au contact, faire appel aux mondes réels et entretenir notre capacité à répondre (respons-ability chez Haraway) à l’insistance des possibles dans un même geste revitalisant.

Lena Dormeau et Mélodie Fleury Faire le deuil de ce qu’on ne désire pas.

https://infusoir.hypotheses.org/8860

 

 

Un symposium au colloque AREF 2013

Dans le cadre du colloque Actualité de la Recherche en Éducation et Formation (AREF) qui se tient cette année à Montpellier, je propose un symposium sur le thème « Alternance et processus de développement professionnel dans les métiers du secteur sanitaire et social« . Il aura lieu le jeudi 29 août de 9 h à 12 h 30 à l’Université Paul Valéry, bâtiment H, salle 325. Avec des contributions de V. Azéma, J. Clénet, Ph. Maubant, D. Muépu,  C.Thouvenot. Voir le site http://www.aref2013.univ-montp2.fr/cod6/

rencontres Montpellier Sherbrooke (suite)

Une belle expérience humaine et intellectuelle au cours de ces rencontres à Montpellier les 27 et 28 juin  : un colloque sur l’analyse des pratiques qui a rassemblé des enseignants-chercheurs et des praticiens-chercheurs travaillant dans le domaine de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur. De riches échanges, la confrontation d’approches et de modèles différents et des perspectives de poursuite du travail, peut-être l’année prochaine à Sherbrooke. Un projet qui émerge aussi à moyen terme d’une publication consistante sur le sujet…